Comment retranscrire un terme plutôt lexical et polysémique au travers d’une intervention plastique en extérieur ?
C’est l’équation que pose l’édition 2022 des Arts Éphémères et son titre Occurrence étayé par les trois propositions de réflexion : courir à la rencontre, excéder l’instantané, faire surgir les possibles. Pris dans son sens littéraire, le mot occurrence définit un évènement qui survient, qui apparaît selon la conjoncture. C’est la coïncidence de plusieurs évènements qui permet le surgissement de quelque chose qu’on ne saurait définir mais dont on pourrait intuitivement appréhender l’existence. L’avènement des préoccupations environnementales dans le débat public actuel et notamment dans le débat artistique ouvre le champ à tout ce qu’on ignore encore du monde végétal et du monde animal et nous laisse entrevoir l’état de potentiel de tous ces possibles. Sur le terrain de jeu stimulant qu’est le parc de Maison Blanche à Marseille, les artistes opèrent un écart conceptuel et projettent dans leur proposition plastique cette distinction trouble entre ces processus évolutifs. Leurs œuvres offrent un parcours à travers l’espace et le temps dont la perception varie selon les époques et les cultures, celle de l’époque contemporaine semblant être une accélération qui tend vers l’instantanéité. Dans ce parc cerné par l’urbanité et que les habitants se sont appropriés depuis longtemps, les artistes dessinent un itinéraire qui redécouvre les vertus de l’éphémère et du doute, du plaisir et de la rencontre.