« Pensées » est une peinture atmosphérique de quinze mètres de long sur bois dans laquelle huit ouvertures rectangulaires diaphanes ont été faites. Pensée comme un manifeste de leurs pratiques respectives, Clément Davout et Léo Fourdrinier ont intégré dans les ouvertures huit extraits de textes d’auteurs contemporains à la prose poétique focalisée sur l’observation de la nature. Inspirants pour les artistes, ces textes trouvent un nouvel écho dans l’environnement du parc et apparaissent comme des point lumineux sous le nouvel horizon créé par la peinture. Le dégradé, du jaune au bleu, reprend les tonalités colorées du parc de Maison Blanche à Marseille.
Extraits:
« Ravissant aussi, le vol de cette abeille hésitant d’une fleur à l’autre comme une main au-dessus d ‘un cageot de fruits. Celle-ci ? Plutôt celle-là ? »
Ito Naga, « Les petits vertiges », Cheyne, 2017
« Je sais que cette chaleur qui me caresse le visage s’est formée au fond du soleil et a voyagé plusieurs minutes dans le cosmos avant de me toucher. »
Ito Naga, « Je sais », Cheyne, 2006
« Elle
La montagne s’éloignait. Comme ces souvenirs… que nous inventions disait-elle… ou bien qui venaient d’une autre famille. Pas la sienne.
Elle ne reconnaissait rien.
Le mer.
Oui.
Allons voir comment va la mer. »
Brigitte Baumié, « Paysages Intermittents », La Boucherie Littéraire, 2016
« Les oiseaux m’empêchent de penser, quel bonheur. » Christian Bobin, « La nuit du coeur », Gallimard, 2018
« Silence
c’est d’abord un nuage d’abricotiers en fleurs, jaunes ou ivoire, comme mille petits papillons mêlés à l’herbe fraiche, mobiles, dans la lueur des lampes quand la nuit monte. Fragments de rêves. On voit les soleil rouge descendre sur le feuillage, comme une énorme masse d’acier incandescent. »
Deborah Heissler, « Comme un morceau de nuit, découpé dans son étoffe », Cheyne, 2010
« Où
la couleur ? Où la lumière ? L’espacement et la limite. Le ciel et l’horizon. Ce cheminement sans fin. Cet acte intime, profondément aussi, de clore les paupières ou celui encore d’ouvrir les yeux. »
Deborah Heissler, « Comme un morceau de nuit, découpé dans son étoffe », Cheyne, 2010
« Les cerisiers plient sous le Poids de leurs fleurs
Ils exécutent une danse
À laquelle personne
N’a jamais été invité »
Etel Adnan, « Parler aux fleurs », Galerie Lelong Éditions, 2018
« Je sais que les fleurs brillent plus fort Que le soleil
Leur éclipse marquera la fin des temps »
Etel Adnan, « Parler aux fleurs », Galerie Lelong Éditions, 2018